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La pulmonaire

Pulmonaire, Pulmonaria longifolia (Bastard) Boreau

La pulmonaire

Pulmonaria officinalis L.

Boraginaceae

« Il est un genre de plantes qui, dès les premiers jours du printemps, nous rappelle le réveil de la nature et que tous les botanistes aiment avec délice. »
Du Mortier, Monographie du genre Pulmonaria Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique 1868, à propos de la pulmonaire.

La pulmonaire est une plante vivace qui fleurit au début du printemps. Elle atteint environ 20 cm de haut et les feuilles sont velues, alternes et ovales, et portent des taches blanches caractéristiques. Les fleurs tubulaires sont roses et deviennent violet clair à maturité. Ce changement de la couleur des fleurs est provoqué par une modification d’acidité du suc cellulaire : acide pour la jeune fleur, alcalin dans la fleur épanouie.

L’usage médicinal de la pulmonaire est très ancien, le médecin Grec Dioscoride, au Ier siècle av. J.‑C décrit la plante et rapporte qu’on lui attribue « vertu grande pour consolider les ulcères du poumon ».

Au moyen-âge, les propriétés de la plante sont rapprochées de l’aspect de ses feuilles tachetées qui ressemblent à des poumons, avec leurs alvéoles. C’est la loi ou théorie des signatures, qui repose sur le principe avancé par Paracelse « Similia Similibus Curatur », qui signifie « les semblables soignent les semblables ». Cette idée selon laquelle la forme des plantes mais aussi leur couleur, leur odeur ou leur nature indique les maladies qu’elles sont capables de guérir est plus ancienne encore, parfois attribuée à une volonté divine.*

Au XVIème siècle, la loi des signatures va acquérir ses lettres de noblesse. A cette époque, les alchimistes l’intègrent à leurs théories et tentent de la systématiser en rédigeant des « Tractatus de Signaturis », ou traités des signatures, associant les organes, les plantes mais aussi les planètes et les astres.

Si une telle démarche peut paraitre aujourd’hui superstitieuse ou ésotérique, cela marque toutefois un retour à l’observation et à l’expérimentation. On ne se contente plus d’étudier les ouvrages anciens, grecs, Latins et Arabes. C’est aussi la première fois qu’une théorie populaire est intégrée à la médecine dite officielle.

Les analogies sont faites sur la forme, comme l’euphraise dont la fleur ressemble à un œil et qui est employée contre les conjonctivites, ou encore le plantain à cinq nervures qui soignent les plaies des mains ou des pieds (à 5 doigts).
Parfois, c’est l’écologie de la plante qui sert d’analogie : le saule poussant dans les marais, il soigne les maux comme les fièvres ou les douleurs articulaires. Certains de ces usages ont été depuis validés par la science, le saule contenant un dérivé naturel de l’aspirine, qui combat la fièvre et la douleur.

La pulmonaire a ainsi été utilisée comme remède contre les maladies pulmonaires telles que la tuberculose, l’asthme et la toux. En usage externe, la pulmonaire a été utilisée pour l’eczéma, les hémorroïdes, les plaies et les brûlures car elle contient de l’allantoïne aux propriétés cicatrisantes.

Cette plante est aujourd’hui peu employée en partie à cause de composés qu’elle contient, les alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui sont toxiques pour le foie et potentiellement cancérigènes.

* « Dieu n’a pas fait descendre une maladie sans en avoir en même temps fait descendre un  remède » [Sahih al-Bukhari]

« C’est le Seigneur qui, de la terre, a créé les remèdes, l’homme sensé ne les méprise pas. » Ecclésiastique 38,1–15