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Le thé des bergers

Le thé des bergers

Sideritis scardica Griseb.

Lamiaceae

Le nom de genre Sideritis vient du Grec Sideros, le fer. La signification étymologique pourrait être double.
Dans la médecine antique, Sideritis était une référence générique pour les plantes capables de guérir les blessures causées par les armes de fer pendant  les batailles. L’autre explication serait la richesse en fer de la plante : 200 mg/kg soit 6 fois plus que les lentilles par exemple.

Il existe 150 espèces de Sideritis, qui sont essentiellement des plantes vivaces aromatiques, originaires du bassin méditerranéen. Plusieurs espèces sont connues depuis l’ Antiquité comme plantes médicinales et sont très populaires en Grèce, en Bulgarie et en Albanie.
Elles sont appelées « thés des bergers » car il s’agit de plantes de montagnes cueillies traditionnellement par les bergers qui gardent les troupeaux.

En Grèce, 4  thés des bergers sont récoltés :

  • Sideritis perfoliata : le thé des bergers du Mont Athos et Pindos
  • Sideritis raeseri : le plus consommé et cultivé en Grèce.
  • Sideritis syriaca : appelé aussi Malotira, endémique de Crète
  • Sideritis scardica : le thé des bergers du Mont Olympe.

Ce dernier est présent dans les montagnes du centre et du Nord de la Grèce. Il a une place importante dans la médecine traditionnelle, pour faciliter la digestion, stimuler le système circulatoire ou immunitaire et soulager les refroidissements. En usage externe, la plante est utilisée pour soigner les plaies et les blessures.

En complément de ces propriétés connues de longue date, les recherches modernes ont confirmé que le thé des bergers est une plante médicinale de grand intérêt dans d’autres domaines, comme la prévention de l’ostéoporose ou pour soulager les troubles de l’humeur : dépression ou TDAH (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).
Le thé des bergers contient des polyphénols et flavonoïdes, des composés naturels qui agissent en prévention des maladies cardio-vasculaires.

Son pouvoir antioxydant est équivalent au thé vert, en ayant l’avantage de ne pas contenir de caféine (théine). Cette action est bénéfique dans les maladies dégénératives (Alzheimer) ou dans la lutte contre le vieillissement cellulaire.

Le thé des bergers du Mont Olympe est aujourd’hui menacé par la cueillette sauvage.
Autrefois, la plante était si abondante dans certaines zones, que la récolte se faisait à la faux, alors qu’il n’en subsiste que quelques pieds aujourd’hui. Les seules populations importantes sont situées dans les endroits les plus inaccessibles.

Fort heureusement, des producteurs cultivent désormais cette plante, garantissant un approvisionnement de qualité (culture en montagne et en agriculture biologique) et respectueux de la ressource naturelle. Voici une solution durable pour profiter des bienfaits du thé des bergers.

Il ne reste plus qu’à infuser une cuillère à soupe de cette plante dans une eau frémissante pour découvrir un arôme intense et complexe aux notes de citron, d’épices et de résineux, particulièrement doux et rond en bouche.