Le cyprès
Cupressus sempervirens L.
Cupressaceae
Les basses températures de l’hiver ne nous permettent pas d’observer beaucoup de végétaux, mais le cyprès amène une touche de vert bien agréable en cette période ! D’ailleurs, son nom d’espèce, sempervirens, signifie “toujours vert”.
Cet arbre, cousin du genévrier commun, est originaire de l’ouest de la méditerranée : Lybie, Iran, Liban, Turquie et Crète. Il s’observe surtout dans les zones de montagne, sur des sols rocailleux, parfois dans les falaises, jusqu’à 2000 m d’altitude.
A l’état naturel, il s’agit de la forme horizontalis, avec un port assez étalé qui rappelle le pin sylvestre. Il peut atteindre 30 à 40 m de hauteur et plusieurs mètres de circonférence.
Mais le cyprès est aussi abondamment planté, jusqu’à la hauteur de Lyon environ car il craint les gels excessifs et l’humidité. Il s’agit souvent alors de la forme stricta, qui pousse droit comme une chandelle, aussi appelée cyprès d’Italie ou cyprès de Provence.
Le cyprès est apprécié depuis l’antiquité, en particulier pour les constructions car son bois est très dur et quasiment imputrescible. Il a été retrouvé dans les bateaux des phéniciens, des romains ou des Grecs. Certains cyprès contemporains de ces périodes sont encore vivants car l’arbre peut atteindre 2000 ans et exceptionnellement 4000 ans. Hélas, l’arbre a beaucoup souffert des incendies et des coupes excessives et s’est raréfié à l’état naturel.
Il a été employé aussi pour la construction des temples, en particuliers des portes (Temple de Cnossos en Crète et probablement temple de Salomon à Jérusalem), pour la fabrication des sarcophages en Egypte, et plus récemment pour les cercueils. Le cyprès est lié aux notions d’immortalité et de renaissance et il est encore très planté dans les cimetières.
Dans les zones où il a été introduit, il est victime d’une maladie fongique, le chancre du Cyprès, qui peut anéantir toute une production (ou toute une haie concernant les jardiniers).
Coté santé, les rameaux et les cônes de cyprès sont très riches en huile essentielle et en tanins. L’huile essentielle est utilisée dans les troubles de la circulation veineuse, jambes lourdes, varices, en huile de massage ou dans des crèmes. Pour soulager les hémorroïdes, on préparait traditionnellement une infusion des rameaux avec des cônes pour réaliser des bains de sièges. C’est un décongestionnant des voies urinaires, utile en cas d’incontinence ou de syndrome prostatique.
L’extrait de la plante est antitussif, immunostimulant, fébrifuge* et antivirale ce qui convient parfaitement pour la grippe et les virus proches qui nous assaillent en ce début d’année ! A noter toutefois que son usage est déconseillé pendant la grossesse.
L’arbre a aussi un bel avenir dans la cosmétique car l’extrait de rameaux de cyprès réduit la transpiration, assainit les peaux à problèmes et combat les rougeurs dues à la fragilité des capillaires.
Mais l’arbre ne dispense pas que des bienfaits … son pollen, si abondant qu’il peut blanchir le sol près des arbres, est un fléau pour les allergiques.
*Qui chasse la fièvre