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La guimauve

Guimauve, Althaea officinalis L.

La guimauve

Althaea officinalis L.

Malvaceae

La guimauve est une plante vivace duveteuse qui peut atteindre 1,5 m et porte de nombreuses fleurs roses en été. A l’état naturel en France, elle se rencontre surtout sur la face atlantique, dans les formations de hautes herbes, souvent à proximité de la mer.
La guimauve appartient à la famille botanique des Malvaceae, dont le nom dérive du grec ancien malássô qui signifie ramollir, adoucir. Ceci est particulièrement judicieux pour la guimauve qui contient beaucoup de mucilages*, des composés qui forment au contact de l’eau un gel émollient, adoucissant et anti-inflammatoire.

Les vertus médicinales de la guimauve sont connues depuis l’antiquité, comme en témoigne son nom de genre Althaea, qui viendrait du grec althaïnô qui signifie « guérir ». Théophraste, philosophe et botaniste de la Grèce Antique, est parmi les premiers à citer la guimauve comme remède contre la toux, préparée en vin sucré. La fleur fait en effet partie des espèces dites « pectorales » (prescrites pour les problèmes pulmonaires) avec le coquelicot, la mauve, le pied de chat, le tussilage et la violette. Ce mélange est resté inscrit à la pharmacopée jusqu’en 1965.

Les mucilages de la guimauve lui confèrent également des vertus cicatrisantes et adoucissantes, mises à profit pour apaiser les estomacs irrités, soigner les blessures, les piqures ou soulager les démangeaisons.
La racine épluchée et séchée est ainsi traditionnellement utilisée pour soulager la poussée dentaire chez le nourrisson. Ce « hochet » de guimauve est donné à mordre pour favoriser la sortie des dents, les mucilages de la plante se transformant au contact de la salive en un gel apaisant.
Mais Il existait aussi au Moyen-Âge un usage détourné des propriétés de la guimauve … Une forme de jugement, appelé l’ordalie par le fer rouge ou ferrum candens, consistait pour l’accusé à marcher neuf pas en portant une barre de fer rougie au feu **.  La main était ensuite bandée dans un sac de cuir scellé par le juge. Pour savoir si l’accusé était coupable ou innocent, on ouvrait le sac trois jours plus tard et on regardait l’évolution de la plaie. Si la plaie était « belle », donc bien cicatrisée, cela prouvait l’innocence, Dieu ayant apporté son aide à l’accusé. Si la plaie était « vilaine », c’était un signe de culpabilité. Il est rapporté que s’enduire les mains de suc de guimauve avant l’épreuve permettait de protéger la peau et d’accélérer la cicatrisation. Et donc au final… d’être innocenté !

Enfin, la guimauve a donné son nom à une confiserie traditionnelle apparue au XIXème siècle, à base de blanc d’œuf, de sucre et de gomme arabique. Aujourd’hui, ce bonbon ne contient plus de racine de guimauve, remplacée par de la gélatine, moins chère et permettant une production industrielle.

Si vous n’êtes pas attirés par les sucreries, sachez que la guimauve est comestible et figure parmi les légumes sauvages. Les feuilles se consomment cuites, les fleurs peuvent s’ajouter aux salades et les racines cuites se consomment comme des salsifis.

Guimauves traditionnelles
2 blancs d’œufs
25 g racine de guimauve
510g gomme arabique
510g sucre en poudre
1.25L d’eau
Fécule de maïs

  1. Tremper les racines dans l’eau 8h au réfrigérateur.
  2. Amener à ébullition 10 min.
  3. Filtrer.
  4. Ajouter la gomme arabique dans le mélange chaud et mélanger jusqu’à dissolution complète.
  5. Ajouter le sucre et épaissir en remuant sans arrêt.
  6. Monter les blancs d’œufs en neige et incorporer au mélange chaud.
  7. Continuer d’épaissir à feu doux.
  8. Saupoudrer une plaque de fécule de maïs et couler le sirop.
  9. Refroidir et couper en morceaux.

*jusque 20% dans les fleurs et même 30 % dans la racine
** Cette pratique est à l’origine de l’expression : « j’en mettrai ma main au feu ».