La mélisse
Melissa officinalis L.
Lamiaceae
Le nom de genre Melissa vient du mot grec melissa, signifiant « abeille ». Le naturaliste Pline l’ancien mentionne l’origine de ce nom dans son Histoire naturelle : « (la mélisse) si on en frotte les ruches, empêche les abeilles de fuir : il n’est, en effet, point de fleur qu’elles aiment mieux ». La mélisse est alors nommée melissophyllon, la « feuille à l’abeille ».
Aujourd’hui la mélisse est parfois appelée mélisse citronnelle en raison de son parfum frais et citronné. Cela amène à la confusion avec la citronnelle « véritable », Cymbopogon citratus, grande graminée aux feuilles très parfumées et dont l’huile essentielle est employée pour éloigner les moustiques.
A l’état naturel, il existe trois sous-espèces de mélisse : subsp. officinalis, la plus utilisée, subsp. altissima, au parfum plus proche de l’orange et subsp. inodora, peu parfumée (comme son nom l’indique).
La sous espèce officinalis est originaire d’Asie mineure. Elle s’est propagée en Europe occidentale au Moyen Age, sans doute favorisée par les moines bénédictins. On la trouve désormais en France, dans tous les départements. Seule la sous espèce altissima est naturellement présente en France, en Corse.
Son usage médicinal est attesté depuis près de 2000 ans. Le médecin grec Hippocrate la recommandait pour soulager les troubles digestifs mais ce sont les médecins arabes qui vont découvrir la plupart des propriétés médicinales de la mélisse, en particulier sur l’humeur. Avicenne, médecin perse du 11ème siècle la décrit comme un remède du cœur « propre à relever les forces, ranimer le courage, faire renaître la gaîté, chasser les soucis et dissiper l’anxiété ».
En Europe, la mélisse jouit au moyen âge et à la renaissance d’une grande réputation. Elle entre dans la composition des liqueurs créées dans des monastères français comme la bénédictine, la chartreuse ou encore l’Eau de mélisse des Carmes, créée en 1611 par les religieux des Carmes à Paris. La Cardinal de Richelieu en fit son médicament favori et contribua sans doute grandement à sa réputation.
Actuellement, la mélisse reste une plante médicinale très employée. L’agence européenne de médecine a validé son utilisation contre les effets du stress, pour favoriser l’endormissement et soulager les désordres digestifs. La feuille de mélisse est utilisée en tisane, en compléments alimentaires et dans certains médicaments de phytothérapie.
Au jardin, la mélisse est une plante aimable, de culture facile et qui peut même devenir envahissante. La récolte se fait en bouquet que l’on fait sécher la tête en bas, à l’ombre et dans un endroit aéré. Il est possible de faire jusqu’à 3 récoltes par an entre mai et octobre.
Il en existe de nombreuses variétés : « lemona » ou « citrata » sélectionnées pour leur parfum, « aurea » au feuilles panachées ou « all gold » entièrement dorée.
La mélisse s’utilise aussi en cuisine, de préférence fraiche, dans les boissons (voir recette ci-dessous), les desserts, pour parfumer les marinades (pour le poisson) ou les vinaigres.
Citronnade menthe mélisse
Ingrédients
1 litre d’eau
4 citrons jaunes
20 feuilles de menthe verte (fraiche si possible)
15 feuille de mélisse (fraiche si possible)
2 cuillères à soupe de sucre de canne
Recette
Faire chauffer l’eau et le sucre de canne jusqu’à dissolution
Retirer la casserole du feu et laisser refroidir
Ajouter les feuilles et les citrons finement coupés ou passés au mixeur
Placer dans un récipient au frais pendant une nuit
Filtrer et mettre en bouteille
Conserver au réfrigérateur et consommer rapidement